Madame la Ministre,
Du 7 au 8 janvier, les numéros d’appel d’urgence 100, 101, 112, 1733 ont été temporairement inaccessibles. Selon l’opérateur Proximus, les raisons de cette panne semblent provenir d’un « problème de connectivité fixe dans certaines zones en Belgique ». Fort heureusement, les Provinces ont été réactives et ont rapidement mis en place des numéros alternatifs pour faire face à cette défaillance aux conséquences potentiellement lourdes.
Madame la Ministre, mes questions sont donc les suivantes :
– Pouvez-vous m’en dire davantage sur l’origine de la panne ?
– Êtes-vous en contact avec Proximus afin d’éviter que cette situation se reproduise ? Quelles sont solutions structurelles qui s’offrent à nous ?
– Traiter avec un seul opérateur est un risque pour les services d’urgence, envisagez-vous de revoir cela pour le futur ?
– Enfin, des incidents de même nature se sont-il déjà produits ? Si oui, à quelle fréquence ?
D’avance je vous remercie pour vos réponses,
Julie Chanson
Réponse de la Ministre De Sutter du 26/01/2021
Madame Chanson, en effet, dans la nuit du 7 au 8 janvier, une intervention était prévue sur une partie du réseau « voix ». Cette intervention nécessaire pour permettre de procéder ultérieurement à un certain nombre d’adaptations logicielles a été entièrement testée au préalable dans un environnement de laboratoire, mais au cours de l’intervention même, une erreur s’est, malgré tout, produite se propageant ainsi à l’infrastructure qui assure la redondance.
Mon cabinet a été informé de cet incident la nuit-même vers 2 heures du matin, je m’en rappelle très bien. Un premier rapport nous a été envoyé le lendemain matin. L’incident a fait l’objet d’une analyse approfondie et Proximus connaît à présent les actions exactes ayant conduit à cet incident et la manière d’éviter que cela ne se reproduise.
Toutes les solutions possibles sont actuellement examinées afin d’éviter des incidents similaires ultérieurs. Tout cela s’effectue en toute transparence et en collaboration avec l’Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT), le Centre de Crise, ASTRID et, bien sûr, la ministre Verlinden.
Des discussions sont en cours afin de dégager des solutions. Nous avons eu une réunion à ce sujet avec les Affaires intérieures en date du 21 janvier. Par ailleurs, un groupe de travail dirigé par l’IBPT sera mis en place.
Le processus de gestion des incidents et de communication pendant les incidents sera également examiné en vue d’éventuelles améliorations. Dès que nous aurons obtenu davantage de clarté sur les solutions que tous les partenaires précités peuvent soutenir, je vous communiquerai ces solutions en toute transparence, mais je n’en ai pas encore la possibilité aujourd’hui.
S’agissant de votre question relative aux incidents comparables, je vous informe que la dernière panne importante est survenue le 5 avril 2019. À ce moment-là, un incident d’un type totalement différent était survenu sur la plate-forme d’interconnexion. À la suite de cet incident, une consultation a été lancée afin de prévoir une redondance supplémentaire pour les services d’urgence. Une solution de haut niveau a été élaborée en collaboration avec les opérateurs et les services gouvernementaux concernés, dont les Affaires intérieures. Cette solution offre une redondance supplémentaire par le biais d’un autre opérateur.
La crise sanitaire a entraîné le report du projet, mais pas son abandon. Je pense que certaines pistes seront remises sur la table dans le cadre des travaux en cours afin de trouver la solution et de proposer une redondance suffisante en cas d’incidents tels que celui du 8 janvier dernier.