Madame la Ministre,
Ces dernières semaines, notre police a dû couvrir de très nombreuses manifestations, pas moins de soixante en janvier et de quatre-vingt en février.
L’encadrement de ce type d’évènement est difficile, d’autant plus lorsqu’ils sont répétés. A plusieurs reprises, nous avons en effet pu observer des actes violents tant de la part de casseurs infiltrés dans les manifestations que de la part des policiers.
Ces débordements doivent nous encourager à repenser notre gestion des manifestations pour adapter l’encadrement policier aux nouvelles modalités des manifestations. Le 5 mars, dans la presse, on pouvait d’ailleurs lire à ce sujet les propos des deux bourgmestres et du chef de corps de la zone Bruxelles Ville-Ixelles.
Ceux-ci rapportent, à raison, que les manifestations sont de plus en plus lancées via un appel sur les réseaux sociaux et que les organisateurs, rapidement dépassés par le nombre de participants, déclinent souvent toute responsabilité lorsque la police prend contact avec eux.
Au bout du compte, la police se retrouve donc sans aucun interlocuteur pour discuter lorsque la manifestation a effectivement lieu. Autrement dit, une gestion négociée de l’espace public avec les organisateurs de la manifestation n’est plus possible, comme cela l’était auparavant.
C’est pourquoi, tel que le chef de corps le précise, il nous faut notamment « développer un système qui nous permette de gérer une manif qui n’a ni organisateur ni service interne ».
Madame la Ministre, mes questions sont dès lors les suivantes :
– Partagez-vous également le constat fait par les bourgmestres et le chef de corps de la zone Bruxelles Ville-Ixelles ?
– Toujours d’après les propos du chef du corps, il semble qu’un groupe de travail étudie l’idée d’un nouveau système de gestion des manifestations. Quels acteurs composent ce GT ? Où en sont ses travaux ? Pouvez-vous nous en communiquer les premières conclusions ?
D’avance je vous remercie pour vos réponses,
Julie Chanson
Réponse de la Ministre Verlinden du 31/03/2021
Chère collègue, je partage effectivement cette vision selon laquelle il est essentiel de développer une nouvelle approche policière en matière de préparation de gestion de ces nouveaux modes de protestation. Cela constitue d’ailleurs une priorité de ma déclaration de politique. Récemment encore, j’ai pu discuter de la nécessité de développer cette nouvelle approche avec le bourgmestre de la Ville de Bruxelles et le chef de corps de la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles.
À cet égard, je vous informe qu’un groupe de travail a été mis sur pied au niveau national, qui réunit des membres des polices locale et fédérale ayant un rôle dans l’encadrement des grandes manifestations. L’Académie nationale de police y est également associée. Ce groupe est copiloté par les directeurs-coordinateurs de Bruxelles et la directrice ad interimdes interventions de la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles. Ce groupe de travail en est à ses prémisses et a mis en lumière les différents axes sur lesquels il sera nécessaire de travailler les prochaines semaines.
En parallèle, un projet identique est développé au sein de la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles. Nous travaillons avec les différents acteurs de la zone de police en la matière et identifions plusieurs sous-projets qui sont actuellement en traitement au sein de la zone de police, avec l’ambition de développer une approche plus adéquate de ces nouveaux mouvements. Il sera veillé à l’évolution cohérente et parallèle de ces projets menés de front aux deux niveaux de la police intégrée.