Madame la Ministre,
Ce vendredi 12 mars, à la suite d’une bagarre à Gand lors de laquelle deux jeunes ont été tabassés, quinze jeunes ont été interpellés. Trois d’entre eux ont été interpellés sur base de témoignages, les autres car ils étaient à proximité des lieux. Selon plusieurs parents, l’interpellation de leurs enfants était injustifiée puisque ceux-ci n’étaient que des spectateurs n’ayant donc pas participé à l’altercation. Les jeunes, mineurs pour certains d’entre eux, ont ensuite été emmenés au commissariat. Là, certains auraient été soumis à une fouille à nu et auraient été la cible de remarques inappropriées ou racistes.
Madame la Ministre,
– Quelle est la version de la police vis-à-vis de cette affaire et de ces arrestations ?
– Plus précisément, que pouvez-vous nous dire sur la fouille à nu et les injures ? Des caméras étaient-elles présentes au moment de ces fouilles ?
D’avance je vous remercie pour vos réponses,
Julie Chanson
Réponse de la Ministre Verlinden du 31/03/2021
Madame Chanson, il n’y a pas eu de bagarre. Il s’agissait d’un vol à l’arraché commis sur un jeune couple.
Celui-ci a également reçu des coups de la part de nombreux jeunes. Sur la base des déclarations des victimes et de quelques témoins, les fonctionnaires de police arrivés sur place ont intercepté et arrêté une quinzaine de suspects qui se trouvaient encore à proximité. Tous les suspects ont ensuite été emmenés au commissariat pour la suite de la procédure liée à l’arrestation judiciaire, comme la fouille judiciaire ou la fouille avant la mise en cellule, audition qui est conforme à la législation Salduz car elle est faite en présence d’un avocat. Toutes ces arrestations ont été confirmées par le magistrat du parquet.
Enfin, suite à la décision du parquet, tous les suspects ont pu être libérés samedi dans le courant de l’après-midi. Au lendemain des faits et au vu des événements qui se sont produits, le chef de corps a décidé de faire examiner l’aspect Kindreflex, automatisme visant à intégrer l’intérêt de l’enfant et qui est prévu dans l’instruction interne de la police gantoise. Ce reflex a notamment impliqué d’informer rapidement et efficacement les parents et d’évaluer en particulier si une fouille était nécessaire ou non.
Le 21mars, le bourgmestre a quant à lui reçu un courriel de la part des parents des mineurs concernés, que la police de Gand considère comme une plainte formelle. Certains parents ont également signalé à la presse qu’ils saisiraient le ComitéP. Quant au parquet, il a indiqué par le biais d’un communiqué de presse que, sur la base des informations dont il dispose actuellement, il n’avait pas connaissance de fautes dans l’intervention de la police.
En tant que ministre, je rejoins le point de vue du bourgmestre. D’abord, je condamne toute forme de violence, donc également les faits commis à l’égard du couple concerné. Je souhaite qu’il bénéficie du soutien nécessaire pour surmonter ce traumatisme. Par ailleurs, c’est au parquet et au ComitéP qu’il revient de faire toute la lumière sur cet événement et de déterminer les responsabilités. Je ne me pencherai donc pas sur le fond du dossier actuellement.
Enfin, je tiens à rappeler que les réseaux sociaux ne constituent pas l’endroit indiqué pour un débat serein, et ce, certainement lorsque les individus qui s’expriment n’ont pas connaissance de l’entièreté des faits.