Monsieur le Ministre,
Samedi 20 février, un avion à destination de New-York en provenance de Maastricht s’est retrouvé en difficulté et a perdu des débris au-dessus des Pays-Bas et de la Belgique. Avant d’atterrir en urgence à l’aéroport de Liège, le pilote a dû vider les réservoirs, soit environ 100.000 litres de kérosène largués au-dessus de la campagne verviétoise. Cette manœuvre lui a permis d’atterrir en toute sécurité mais 10% du kérosène ne peut s’évaporer à une telle hauteur et a donc été dramatiquement répandu dans la nature.
Monsieur le Ministre, mes questions sont dès lors les suivantes :
– Tout d’abord, avez-vous davantage d’informations sur cet incident ?
– Ensuite, dans quelle mesure les 10% de kérosène effectivement déversés dans la nature représentent-ils un risque pour cette dernière et pour la santé de la population ?
– Enfin, quant à l’opération de délestage en elle-même, est-ce une opération exceptionnelle ou fréquente dans notre espace aérien ? Combien d’incidents de ce type se produisent en moyenne chaque année ?
D’avance je vous remercie pour vos réponses,
Julie Chanson
Réponse du Ministre Gilkinet du 17/05/2021
Le 20 février dernier, un Boeing 747 qui décollait de Maastricht à destination de New-York a rencontré un problème moteur lors du décollage. Le pilote a déclaré l’urgence et a demandé à atterrir à l’aéroport de Liège qui dispose d’une piste plus longue que la piste de l’aéroport de Maastricht.
L’appareil étant trop lourd pour atterrir en toute sécurité, le pilote a informé le contrôle aérien que l’avion devait être délesté de 40 T de kérosène avant de pouvoir atterrir à l’aéroport de Liège. Le délestage a été effectué à plus de 3000 mètres d’altitude en effectuant des circuits autour de la balise de navigation aérienne la plus proche (balise OLNO).
Le délestage de carburant ne concerne que les avions gros-porteurs à long rayon d’action et n’intervient que lorsque la sécurité de l’avion est menacée. Lorsque la situation le permet, les délestages sont effectués au-dessus de la mer du nord.
Ces dernières années, une moyenne de 3 incidents par an nécessitant un délestage sont rapportés en Belgique. Ces incidents sont notifiés à la Direction générale Transport aérien.
Comme vous en doutez, je suis très sensible à ce type d’incident pouvant avoir des conséquences environnementales. J’ai d’ailleurs demandé à mon administration de me faire rapport chaque fois qu’un incident de ce type survient mais aussi de prévenir sans tarder la Région au-dessus de laquelle le délestage a lieu. J’avais aussi, dans les incidents précédents impliquant une compagnie luxembourgeoise, demandé à mon administration de prendre les contacts nécessaires avec la compagnie aérienne et l’administration luxembourgeoise et j’ai moi-même écrit au Ministre compétent du Grand-Duché. Si un incident de ce type devait se reproduire avec la même compagnie faisant l’objet de votre question, je prendrai des mesures similaires.