Madame la Ministre,
Il y a maintenant quelques mois, le syndicat SLFP-police a publié les résultats d’un sondage réalisé en 2020 auprès de 4000 affiliés travaillant au sein de la police intégrée. Si on en croit les chiffres publiés par celui-ci, l’année 2020 aurait été marquée par un nombre record d’actes violents à l’encontre des policiers. On constate par ailleurs, que parmi ceux-ci, les cas de rébellions et d’insultes seraient notamment les plus fréquents.
Madame la Ministre, pouvez-vous répondre aux quelques questions suivantes :
– En tant que Ministre de l’Intérieur, comment réagissez-vous suite à la publication des résultats de ce sondage ? Quelle est la position du gouvernement à ce sujet ?
– Pouvez-vous expliquer cette inquiétante augmentation des violences à l’égard des policiers ?
– Ce problème n’est pas nouveau mais semble exponentiel. Dès lors, que comptez-vous mettre en place à court terme pour soutenir de manière efficace les policiers désireux de mener à biens leurs missions ?
– Enfin, que comptez-vous mettre en place sur le long terme pour endiguer ce phénomène ?
D’avance je vous remercie pour vos réponses,
Julie Chanson
Réponse de la Ministre Verlinden du 21/04/2021
Madame Chanson, la violence à l’encontre des policiers s’exprime de différentes manières et bien que toutes les situations de violence n’entraînent pas de lésions physiques ou psychiques, celles-ci restent inacceptables.
Pour l’année 2020, 13128 incidents de violences à l’encontre de la police ont été enregistrés dans le flux Misi. Il s’agit d’une augmentation de 1112 faits par rapport à 2019, où on comptait 12016 enregistrements de violences contre la police. Cette augmentation concerne principalement les domaines de la diffamation, des menaces et de la rébellion.
Il n’est pas aisé de présenter les raisons exactes de cette augmentation. Il est probable que la situation sanitaire actuelle, au cours de laquelle les policiers sur le terrain sont chargés de l’application des mesures prises dans la lutte contre le covid-19, ait un impact sur le nombre de violences.
Les contextes qui engendrent les attitudes les plus violentes vis-à-vis des policiers sont souvent liés aux contrôles d’identité suite à un comportement suspect ou délictueux ainsi qu’aux mises en cellule.
Sur le plan de la prévention, de nombreuses mesures sont mises en place et doivent encore évoluer afin de garantir une protection maximale de notre personnel. L’accent doit être mis sur les formations, les entraînements avec les jeunes, les jeux de rôles et mises en situation, le travail sur les attitudes pour éviter l’escalade et la maîtrise de la violence. Des fiches de prévention sont régulièrement diffusées afin de tirer les leçons d’un accident ou d’un incident et de voir quelles mesures de prévention peuvent être prises pour ramener le risque à un niveau plus acceptable.
Par ailleurs, de nombreuses analyses de risques sont effectuées par les entités en collaboration avec les conseillers en prévention et la direction du service interne de prévention en vue d’évaluer au mieux les manières d’aborder les différentes missions.
Enfin, j’aimerais conclure en constatant que le matraquage négatif récurrent sur les réseaux sociaux ou dans la presse ne favorise pas la construction ou le maintien d’une relation positive et de confiance avec la population. Le police bashing doit cesser et faire place à la nuance, propre à la réalité.
Cela démontre qu’il est nécessaire d’investir dans la police de proximité et de continuer à soutenir les initiatives renforçant le lien positif entre les citoyens et la police. Comme je l’ai indiqué dans ma note d’orientation politique, je souhaite appuyer les initiatives existantes afin de stimuler l’approche intégrale de la violence contre les policiers et les services de secours.
Au niveau du SPF Intérieur, le projet de campagne « Respect pour les métiers de sécurité » a été lancé. En outre, une circulaire ministérielle émanant des deux ministres de tutelle de la police est en cours de rédaction. Cette circulaire a pour objectif de traiter la gestion des différentes procédures dans le cadre de violences commises à l’encontre de membres de la police, afin de permettre notamment à la hiérarchie policière de les soutenir le mieux possible dans ce contexte.