Madame la Ministre,
Le secteur culturel est particulièrement impacté par les mesures prises dans la lutte contre le Covid-19. Depuis le 13 mars, les Fédérations sectorielles se mobilisent pour demander que la situation particulière des travailleurs intermittents du secteur soit prise en compte par votre Ministère. A l’heure actuelle, le secteur culturel n’aurait reçu aucune réponse.
De manière totalement injuste, ces artistes, technicien·ne·s, et chargé·e·s de production/diffusion ne bénéficient pas du droit au chômage temporaire pour force majeure en raison de l’intermittence intrinsèque à leurs métiers. Les travailleurs intermittents ne sont rémunérés à l’heure actuelle que de temps en temps, essentiellement quand ils se produisent en public. Ils sont alors salariés dans le cadre de CDD de courte durée.
Leurs demandes sont claires : ils souhaitent notamment que la période d’interdiction des manifestations artistiques et culturelles soit gelée dans le calcul des périodes de référence pour l’accès au chômage, au maintien de la période protégée et au renouvellement du « statut » pour les artistes et techniciens, comme cela l’a par ailleurs été décidé en France. Il en va de la survie des travailleurs les plus précaires de nos secteurs, également impactés par la suppression de leurs emplois complémentaires dans les secteurs des pratiques artistiques en amateur, de l’Horéca ou de l’événementiel.
La crise que nous traversons aujourd’hui met en lumière la précarité d’un secteur qui d’ordinaire souffre déjà bien trop de son statut et des irrégularités de celui-ci. C’est pourquoi, Madame la Ministre, d’une part, j’aimerais connaître les mesures que vous avez déjà mises en place à ce jour pour répondre à l’impact de la crise du coronavirus sur le secteur culturel. D’autre part, pouvez-vous donner une réponse favorable aux demandes du secteur qui relèvent de l’urgence sociale ? Et enfin, envisagez-vous une adaptation du statut d’artiste vu l’urgence que la crise nous impose dans ce dossier ?
D’avance je vous remercie pour vos réponses,
Julie Chanson
Députée – Ecolo