Madame la Ministre,
Cette question fait le suivi par rapport à celle que je vous ai posée lors de la Commission du 13 janvier, sur les défaillances du réseau ASTRID (n°55012446C). Vous m’aviez alors rassurée. Depuis 2018, et notamment depuis la commission d’enquête sur les attentats, ASTRID a réalisé toute une série d’améliorations afin d’augmenter sa fiabilité. Vous aviez également précisé que ce réseau est aujourd’hui équipé pour fonctionner de manière optimale jusqu’en 2030 et que ses outils sont à la pointe de ce qui existe en Europe.
Une de mes inquiétudes demeure cependant. En effet, la couverture territoriale du réseau reste incomplète, vous l’aviez dit vous-même. « Elle ne pourra jamais atteindre 100%, et ce pour différentes raisons économiques et écologiques » aviez-vous d’ailleurs ajouté.
Madame la Ministre, ma question est donc la suivante :
Pouvez-vous expliciter qu’elles sont ces contraintes écologiques et économiques qui empêchent une meilleure couverture du réseau ASTRID et au final une meilleure garantie de communication pour nos services de police et de secours ?
D’avance je vous remercie pour vos réponses,
Julie Chanson
Réponse de la Ministre Verlinden du 10/02/2021
Madame Chanson, le réseau a actuellement une couverture géographique de 99,96% du territoire en mobile et 95,92% en portable outdoor.
Il s’agit donc d’une couverture qui est déjà très étendue. Atteindre une couverture de 100% reste un objectif pour ASTRID, mais plusieurs difficultés se posent. Au niveau écologique, ASTRID rencontre régulièrement des difficultés pour obtenir des permis d’urbanisme, notamment dans des zones naturelles qui sont souvent moins bien couvertes.
Il faut être conscient que l’augmentation de la couverture du réseau va de pair avec la construction d’antennes. ASTRID tente dans la mesure du possible de bénéficier de mâts existants, ce qui n’est pas toujours possible. Ces antennes ont un impact écologique. Des citoyens s’opposent également à l’arrivée de ces antennes pour des raisons esthétiques ou de santé publique.
En outre, au niveau économique, ASTRID est limitée par l’enveloppe budgétaire fixée dans le cadre du contrat de gestion. La construction de nouveaux mâts a en effet un coût important. Il convient donc de poser des choix sur la base des priorités données par les organisations d’utilisateurs elles-mêmes.
En ce qui concerne la définition des sites prioritaires, c’est le comité consultatif des usagers qui définit les priorités des potentiels futurs sites pour la construction d’antennes-relais supplémentaires pour la couverture radio outdoor. Ces sites sont désignés par les services de secours et de sécurité sur la base d’une analyse opérationnelle et en fonction des moyens disponibles.
Ajoutons encore que la concrétisation de tels chantiers demande du temps, que ce soit au niveau de l’obtention du permis d’urbanisme mais également par la suite pour les travaux de construction. Rappelons également que pour la couverture indoor, à l’intérieur des bâtiments, ce sont les maîtres d’ouvrage de grands projets qui en portent la responsabilité. À cet effet, l’article 22 de la loi ASTRID a été modifié. J’espère, madame Chanson, que mes réponses vous permettent de voir les différents défis auxquels ASTRID est confrontée et comment elle tente de trouver les solutions tant en interne qu’avec les partenaires sur le terrain.