Madame la Ministre,

Samedi 13 février dernier, était organisé le rassemblement « Reclaim the Night » à Saint-Gilles à l’initiative du collectif Feminists Fight Back. L’objectif des manifestantes était de témoigner de l’insécurité qu’elles subissent en rue, dénonçant les violences et le harcèlement constamment subis par les femmes dans l’espace public.

La manifestation a débuté sur le coup de 20h00. Quelques minutes plus tard à peine, des policiers ont commencé à encercler les manifestantes. Si j’en crois les propos qui me reviennent, il semble que, malgré la qualité pacifiste de la manifestation, les forces de l’ordre ont resserré la nasse et aurait expliqué avoir « reçu l’ordre de confiner » les manifestantes.

Certaines rapportent avoir été numérotées à l’aide d’un numéro apposé sur leur bras sans aucune explication préalable. D’autres indiquent n’avoir jamais été informées des raisons de leur arrestation. Les manifestantes arrêtées racontent avoir ensuite passé la nuit à 10 dans une cellule non-chauffée, sans chaussures, avec un petit matelas et des couvertures. On ne leur aurait alors pas expliqué leurs droits, ni permis de passer un appel téléphonique.

Dès lors, Madame la Ministre, je souhaite vous poser les questions suivantes :

– Avez-vous connaissance de cette pratique de numérotage ? Si oui, quel en est l’objectif ?
– Le bourgmestre indique avoir toléré le rassemblement, pouvez-vous nous indiquer d’où vient la décision de procéder à l’arrestation des manifestantes ?
– Confirmez-vous les faits dénoncés par les manifestantes ?
– Que pensez-vous des conditions de détention décrites par les manifestantes ?

D’avance je vous remercie pour vos réponses,

Julie Chanson

Réponse de la Ministre Verlinden du 24/02/2021

Madame Chanson, aucune demande d’autorisation de manifestation n’avait été introduite de manière officielle auprès de l’autorité administrative. Les éléments essentiels d’informations pointés lors de l’analyse des risques faisaient état de possibles débordements.

Ainsi, l’autorité administrative a décidé de ne pas autorisé la manifestation. Cependant, cette même autorité informée en temps réel de l’évolution de la situation sur les lieux annoncés de la manifestation a finalement toléré le rassemblement. Ceci à condition que les directives prises actuelles prises dans le cadre de la pandémie covid-19 soient respectées. Le nombre de manifestants ne cessait cependant de croître. Les diverses tentatives de dialogue entreprises par la police avec le groupement ont échoué, et ce, essentiellement à cause d’un noyau dur de manifestants qui invectivaient les autres personnes du groupe réceptives au dialogue.

Avec accord de l’autorité, ce noyau fut extrait du groupe etarrêté administrativement, ce qui a rendu possible le dialogue avec le reste des membres du groupe. L’autorité administrative a confirmé le maintien de la privation de liberté administrative des personnes interpellées. Cette décision a été prise afin d’empêcher un nouveau regroupement en soirée et se conformer aux directives liées au couvre-feu. Concernant la numérotation, elle découle d’une nécessité de relier la personne à ses effets personnels.

Idéalement, cette numérotation se fait sur un colson d’identification et plaquette. Dans le cadre présent, la numérotation a été effectuée au niveau de la main. J’ai demandé à la zone d’améliorer sa procédure de numérotation lors de ma visite ce matin.