Madame la Ministre,
Le 20 décembre dernier, la Zone de police Aiseau-Presles/Châtelet/Farciennes se félicitait d’avoir accru depuis quelques années l’activité et la présence des agents de quartier. L’agent de quartier occupe en effet de nombreuses fonctions essentielles à la vie en société : conflits de voisinage, mais aussi sécurisation des écoles, suivi des libérations conditionnelles et collaboration préventive avec la police dans les cas de trafic de stupéfiants, de vols ou d’incivilités de façon générale.
Ce rôle de contact privilégié et de relais entre les forces de police et la population est essentiel, particulièrement en contexte de Covid, ou tant les comportements inciviques que la méfiance envers les forces de l’ordre sont en augmentation.
Malheureusement, comme l’expliquait récemment Jacques Gorteman, directeur de l’école de police de la Région bruxelloise, seuls 3 % des aspirants policiers souhaitaient devenir agents de quartier, l’immense majorité préférant aller en intervention. Nous nous trouvons dès lors dans une situation paradoxale : alors que la fonction d’agent de quartier a plus de sens que jamais, elle semble n’avoir jamais autant manqué d’attrait auprès des policiers en formation.
Madame la Ministre, je me pose dès lors les questions suivantes.
– À votre connaissance, une réflexion a-t-elle été menée concernant les raisons pour lesquelles les candidats policiers se désintéressent de la fonction d’agent de quartier ? Le cas échéant, quelles sont les conclusions de cette réflexion ?
– Enfin, comment envisagez-vous de revaloriser durablement la fonction d’agent de quartier ?
D’avance je vous remercie pour vos réponses,
Julie Chanson
Réponse de la Ministre Verlinden du 13/01/2021
Madame Chanson, effectivement, la fonction d’agent de quartier est essentielle. Cependant, la formation de base des fonctionnaires de police a pour vocation de former des généralistes. Il n’est donc pas anormal de constater qu’en début de carrière, nombre d’inspecteurs fraîchement formés se tournent vers la fonction de base qui, par excellence, correspond à l’enseignement reçu.
L’arrêté royal de 2021 déterminant les normes d’organisation et de fonctionnement de la police locale visant à assurer un service minimum équivalent à la population prévoit qu’il convient de disposer d’un agent de quartier par 4000 habitants. Il revient aux zones de respecter cela. On peut aussi noter qu’être titulaire du brevet requis n’est pas nécessaire pour faire l’objet d’une désignation d’office ou d’une réaffectation vers un tel emploi.
Je crois en une police de proximité et je veux œuvrer en faveur d’une plus grande participation des citoyens à la politique de sécurité. La participation citoyenne dans le domaine sociétal contribue de manière positive au sentiment de sécurité dans son propre environnement. Je veux donner des impulsions à diverses formes de participation et tirer des enseignements des bons exemples dans le domaine du contrôle citoyen: de l’aide à la détection, de la méditation de voisinage ou de la participation des citoyens à la prise de décisions politiques.