Madame la Ministre,

Un article du Soir Mag intitulé « Le moral des troupes n’est pas bon » met une fois de plus en évidence combien il n’est pas aisé d’être policier de nos jours. Les témoignages affluent en effet pour dénoncer un mal-être, des conditions de travail difficiles, un manque de soutien de la hiérarchie mais aussi un contexte sanitaire particulier dans lequel les policiers tiennent un mauvais rôle.

Selon une récente étude de l’UMons, 39 % des effectifs de la police présentent un état de stress post-traumatique et font face à des tremblements, des insomnies et autres troubles qui accompagnent cet état. La lourdeur administrative de la fonction, la perte de confiance de la population envers les policiers et leur nouveau rôle qui est le leur pendant cette crise participent à ce sentiment d’être devenu le « punching-ball d’une société qui va mal » et de déprime.

Madame la Ministre, mes questions sont dès lors les suivantes :

– Tout d’abord, que dites-vous à ces policiers qui ne croient plus en leur métier ?
– Ensuite, alors que les rendez-vous chez les psychologues sont en augmentation constante, que prévoyez-vous pour venir en aide à ces policiers en souffrance ?
– Enfin, des initiatives sont-elles à l’étude pour redorer l’image de la fonction ?

D’avance je vous remercie pour vos réponses,

Julie Chanson

Réponse de la Ministre Verlinden du 31/03/2021

Chère collègue, je suis consciente des difficultés que revêt le métier de policier, plus particulièrement en cette période de crise sanitaire qui s’accompagne de nombreuses situations de stress pouvant fortement influencer leur ressenti et leur bien-être. Il me semble donc important de leur rappeler que différents moyens sont mis à leur disposition afin de trouver les meilleures solutions si un mal-être devait s’installer.

La police fédérale peut avoir recours à un service d’appui psychosocial (la Stress Team) pour les membres du personnel de la police intégrée. Il est composé d’assistants sociaux et de psychologues et est disponible 24 heures, sept jours sur sept, sur tout le territoire. Il agit dans le cadre d’interventions de crise, de faits de violence commis contre les policiers ou encore de difficultés qu’ils peuvent rencontrer dans l’exercice de leur fonction.

Certaines zones de police disposent également de leur propre service d’appui psychosocial pour les membres de leur personnel. Les débriefings et les interventions sont de bonnes pratiques développées sur le terrain qui apportent un soutien aux policiers rencontrant des difficultés dans leurs pratiques policières. Les personnes de confiance dans le domaine du bien-être et de la prévention et tout ce qui concerne les activités et les processus de soutien liés à la santé mentale au sein des services de police peuvent contribuer à rendre l’exercice de la fonction de police gérable et réalisable, en permettant de garder un équilibre avec la vie privée.

Différents projets ont été mis en place afin de travailler sur l’image de la fonction :

1. Des communications via les médias sociaux de la police fédérale et des zones de police sont régulièrement diffusées pour montrer les actions positives ou le côté humain de la police. Ce type de communication est aussi diffusé en interne;
2. Dans le cadre de l’employer branding,diverses communications sont publiées par le biais des médias traditionnels ou sociaux afin de montrer que la police est un employeur attractif. Certains collègues sont mis en avant en tant qu’ambassadeurs de l’image de marque  » police ».
3.Le SPF Intérieur développe une campagne de respect de la police qui sera élargie aux autres métiers de la sécurité. L’objectif du message de cette campagne est double: respect pour et par la police. Je vous remercie.