Madame la Ministre,

Dimanche 21 février en fin d’après-midi, la police de la zone Bruxelles-Capitale/Ixelles est intervenue dans le quartier Versailles à Neder-over-Heembeek, pour une bagarre entre jeunes. Sur place, la police a essuyé des jets de projectiles et elle a donné des coups de matraque à certains jeunes. Le bilan de ces incidents est de trois policiers blessés.

Ce n’est hélas pas la première fois que ce quartier est au centre d’évènements malheureux et violents. On sait en effet que dans ce quartier très populaire, les rapports avec la police sont compliqués.

Parmi les critiques adressées par les jeunes aux forces de l’ordre figurent des interventions trop violentes de policiers qui ne connaissent pas le quartier.

Au lieu de deux camps, celui des jeunes du quartier et celui de la police, qui ne se comprennent pas et qui s’affrontent au moindre différend, nous préférerions évidemment davantage de rencontre, de connaissance de l’autre et de dialogue. Certes ceci est un idéal qui paraît parfois difficile à atteindre, mais nous devons nous y employer.

Madame la Ministre, mes questions sont dès lors les suivantes :

– Avez-vous plus d’informations concernant les heurts ayant eu lieu le week-end du 20 février dans le quartier Versailles ? Le calme y est-il revenu ?
– Quelles solutions à plus long terme prévoyez-vous de mettre en place afin d’éviter que ces évènements ne se reproduisent et que la violence diminue dans le quartier ?
– Quelle proportion des policiers intervenant dans ce quartier travaillent dans cette zone depuis longtemps ? Y a-t-il eu récemment un turnover particulièrement important, ou une arrivée de nouvelles recrues avec lesquelles le contact serait plus difficile ?
– Il est important que les jeunes de ces quartiers puissent également se reconnaître dans leur police et s’identifier à elle. Dans quelle mesure la diversité des forces de police est-elle donc prise en compte dans le recrutement des nouveaux effectifs et dans leur affectation géographique ?

D’avance je vous remercie pour vos réponses,

Julie Chanson


Réponse de la Ministre Verlinden du 03/03/2021

L’incident s’est produit le 21 février à 17h17 dans le quartier Versailles de Neder-Over-Heembeek. La police locale de Bruxelles-Ixelles s’est retrouvée nez à nez avec un groupe hostile de jeunes. À l’origine, des patrouilles avaient été envoyées sur place après un signalement de bagarre entre jeunes.

Il a été procédé à trois arrestations. Des policiers et des véhicules de police ont été la cible de bouteilles et de pierres. Après l’intervention, le calme a pu être rétabli. Trois policiers ont été blessés et un véhicule a été endommagé.

De telles interventions policières sont très délicates. Les policiers doivent, dans pareils cas, gérer des comportements individuels et non des comportements collectifs. La zone de police de Bruxelles-Ixelles prend ce phénomène très au sérieux, avec un suivi à différents niveaux. La police judiciaire tâche d’élucider les faits criminels. La police administrative mise sur la police de proximité et sur la présence visible et rassurante de patrouilles accompagnées de chiens ou à bicyclette. La police attache également une grande importance à une approche préventive, en collaboration avec les travailleurs de rue et les services de prévention.

Pour éviter que ces événements ne se reproduisent, et pour diminuer la violence, la zone de police de Bruxelles-Ixelles travaille à plusieurs niveaux. Ce quartier dispose de sa propre direction Proximité et Intervention et connaît un bon pourcentage de fidélisation : plus de 80% des 88 policiers de cette zone y sont depuis plus de 33 ans. L’intervention police-secours est prise en charge par 68 policiers et 20 travaillent pour la proximité.

La zone de police et la DPI du quartier veillent à cette diversité au sein des effectifs, notamment via le recrutement.