Madame la Ministre,

En ce moment, une véritable chasse à l’homme a lieu en Flandre pour mettre la main sur Jürgen Conings, un militaire recensé sur la liste des extrémistes de l’OCAM pour sa sympathie avec l’extrême droite. Ces collègues le décrivent en effet comme « un fou d’armes d’extrême droite qui n’a pas peur de la violence ». Cet homme, habitué à manipuler des armes, est donc extrêmement dangereux d’autant qu’il est parvenu à en emporter dans sa cavale.

S’il s’agit bien entendu d’un membre de la Défense, je ne peux m’empêcher de m’inquiéter sur d’éventuels cas semblables au sein de notre police. Un tel extrémisme n’a sa place nulle part. Aussi, Madame la Ministre, je voudrais être rassurée sur les dispositifs permettant d’éviter que de pareils individus évoluent dans les rangs de la police.

Madame la Ministre, mes questions sont donc les suivantes :

– Combien de policiers figurent sur la liste des terroristes et extrémistes de l’OCAM ?

– Quels dispositifs et protocoles internes existent pour empêcher des individus dangereux et ouvertement d’extrême droite de faire partie de la police ? S’il n’y en a aucun, ne pensez-vous pas que cela soit souhaitable ?

– Y a-t-il déjà eu un rapport sur une éventuelle montée de l’extrême de droite au sein de la police ? Si oui, quelles en sont les conclusions ? Si pas, envisagez-vous de le demander ?

D’avance je vous remercie pour vos réponses,

Julie Chanson

Réponse de la Ministre Verlinden du 02/06/2021

Une série de processus et de procédures sont mises en place au sein de l’organisation policière afin de garantir que les membres de son personnel correspondent aux valeurs prônées par celle-ci et les respectent. Ces processus et ces procédures visent également à détecter les éventuels signes de radicalisation ou d’extrémisme. Il s’agit du screening à l’engage-ment, de l’évaluation périodique ou encore du screening des médias sociaux.

Conformément à l’engagement pris dans ma déclaration de politique générale, les analyses et travaux sont également en cours afin de mettre en place un screening en cours de carrière. Au travers de la formation, les membres du personnel bénéficient de cours sur la loi anti-racisme, sur la déontologie, de cours de sensibilisation au phénomène de radicalisation et de visites à la caserne Dossin.

Pour être claire, au moment où nous parlons, il n’y a pas de membre des services de police sur la liste de l’OCAM. En cas de détection de signes de radicalisation ou d’extrémisme, les informations pertinentes sont transmises au service idoine, comme notamment la taskforce locale territorialement compétente, à des fins de suivi. En cas de confirmation des informations recueillies et en fonction de leur nature et de leur degré de gravité, les mesures adéquates sont prises: suivi judiciaire, suivi disciplinaire, mesures d’ordre, retrait des armes et interdiction d’accès à celles-ci.

La banque de données commune est mise à jour en temps réel pour tous les partenaires concernés et ces services doivent faire connaître, à chacun, chaque nouveau développement et/ou information qui a été ajouté pour une entité dans la banque de données commune via une alerte. À côté de cette possibilité de notification, toute nouvelle entité est discutée et traitée dans les différents forums. Il existe également divers groupes de travail nationaux et/ou des forums CTGIC qui mettent également certaines entités à l’ordre du jour afin de s’assurer qu’il y a aussi un suivi national via les groupes de travail du Plan radicalisme. Ceci s’ajoute au fonctionnement des taskforces locales déjà mentionnées.

Des informations concernant M. Conings ont été gérées depuis juin 2020. il est suivi par la taskforce locale du Limbourg et par le groupe de travail national sur l’extrême droite dans le cadre du Plan radicalisme. Depuis février 2021, par décision de la taskforce locale du Limbourg M. Conings est repris dans la banque de données commune sous le statut d’extrémiste poten-tiellement violent. Sur la base de cette banque de données, toutes les informations pertinentes concernant les entités qui sont reprises sont gérées et partagées avec les services concernés.