Monsieur le Ministre,

Dans un entretien accordé au journal Le Soir, le général Compernol se dit inquiet quant au fait que la Belgique est le seul pays, contrairement à ses pays voisins, à ne pas posséder une stratégie intégrée de sécurité et de défense.

En effet, lorsqu’on observe les stratégies mises en place au sein des pays voisins comme la France où les Pays-Bas, nous pouvons rapidement constater que l’organisation des compétences, des moyens et des prises de décision semblent davantage organisé que chez nous.

Sans remettre en cause la compétence du personnel et des services de notre Défense, Monsieur le Ministre, pouvez-vous indiquer si :

– Une réflexion globale a-t-elle déjà été menée quant aux intérêts vitaux de notre pays, leurs menaces et la manière dont nous pouvons les protéger ?
– Un organigramme ou un audit a-t-il déjà été effectué afin d’organiser de manière optimale la répartition des compétences et des missions d’une part au sein de la Défense mais également entre la Défense et les autres matières comme l’Intérieur, les Affaires étrangères, etc.
– Enfin, le Général Compernol dit avoir plaidé depuis longtemps pour que la Défense soit représentée au sein du Conseil National de Sécurité. Ce n’est toujours pas le cas à ce jour. Pouvez- vous m’indiquer quelles en sont les raisons et si vous y êtes vous même favorable.

D’avance je vous remercie pour vos réponses,

 

RÉPONSE DU MINISTRE GOFFIN DU 15/07/2020

Monsieur le président, madame Chanson, que ce soit les attentats terroristes ou la pandémie du COVID-19, ces crises démontrent la nécessité d’une coopération mieux intégrée de l’ensemble des acteurs nationaux. Il existe une approche intégrée impliquant le SPF Affaires étrangères, la Coopération au développement et la Défense dénommée comprehensive approach utilisée dans le cadre des actions extérieures à la Belgique.

Une approche intégrée relative aux questions de s reté et de sécurité nationales serait une bonne chose. Cela commence bien s r par énoncer clairement ce que nous représentons en tant que société, quelles sont nos valeurs et nos intérêts et la manière de les défendre.

Au-delà de ce cadre de référence, la stratégie intégrée de sécurité et de défense doit être pragmatique et fournir aux acteurs concernés les principes qui régissent cette coopération. Ainsi cette stratégie devrait au minimum comprendre le domaine de responsabilité de chaque acteur ainsi que les mécanismes de coopération, de gouvernance et de financement.

Jusqu’à présent et à ma connaissance, il n’y a pas encore eu d’initiative pour mettre les acteurs autour de la table. Le Conseil national de sécurité définit les grandes lignes de la politique à suivre par les services de renseignements. Au-delà de la Défense, le ministre est présent. De plus, lorsque l’ordre du jour le requiert, le chef du Service Général du Renseignement et de la Sécurité peut également être invité. La composition de celui-ci n’a pas été revue au cours de cette législature mais elle pourrait être rediscutée lorsqu’un nouveau gouvernement sera mis en place en prenant en compte la position exprimée par le général comme par moi-même.