Monsieur le Ministre,
Les masques buccaux que vous avez commandé à la société luxembourgeoise Avrox auraient été traités avec une finition antibactérienne nano argentée, ce qui les rendraient nocif pour la santé et l’environnement selon les dires de Creamoda, Febelsafe et FBT.
Ce qui remet à nouveau en question la validité de ces masques. L’utilisation des biocides reste controversée, des bactéries pourraient être créées, mais pire encore, on apprend que les biocides ne font pas la différence entre les bonnes et les mauvaises bactéries. 60 % des particules d’Argent sont libérées après 10 lavages, et lors d’une de vos dernières déclarations : « ces masques devraient être utilisables une bonne vingtaine de fois ».
Ces nanoparticules se faufileraient même dans les poumons ou sous la peau. Nous parlons ici d’impact qui peut se révéler bien plus grave encore. Mais vous démentez la présence de celles-ci.
Étant donné que ces masques sont, selon vos dires et ceux de la Défense, conformes, je souhaiterais savoir si cette norme traite aussi du traitement biocide de ces masques ?
Dans l’affirmative, est-ce qu’une évaluation de ce traitement biocide a été réalisée quant à l’impact qu’il pouvait avoir sur l’environnement et la santé ?
D’avance je vous remercie pour vos réponses,
RÉPONSE DU MINISTRE GOFFIN DU 17/06/2020
Le traitement antibactérien qui a été appliqué aux masques Avrox s’effectue selon une méthode connue, largement répandue et tout à fait sûre.
Les masques ont subi un traitement antimicrobien SILVADUR 930 ou un traitement au nitrate d’argent, ce qui est une technologie reconnue par l’Union européenne. Ce traitement n’est aucunement dirigé contre le virus du corona. Là aussi, il faut être très clair et précis. Le SPF Santé publique nous a attesté que les masques buccaux achetés par la Défense répondent aux exigences de la réglementation européenne et qu’ils peuvent donc être mis sur le marché belge. Il est important de le préciser, alors que dans un premier temps, on a entendu d’autres choses, comme vous le savez.
La manière dont les trois fédérations des industries belges ont émis leurs critiques est regrettable. Nous ignorons quelles techniques Creamoda utilise lors de la production. La Défense a tenté de réaliser un contrat-cadre par le biais de Creamoda. Ils ont proposé de livrer 181 000 masques pour le 24 mai et un peu moins de 1,2 million d’ici la mi-juin. Ces masques allaient être produits principalement en Tunisie. Le coût s’élevait à 3 euros l’unité au lieu de 2,5 euros, avec un acompte à ver- ser de 30%. La livraison de 18 millions de masques était prévue pour le mois d’août et impliquait un coût supplémentaire de 9 millions d’euros.
La Défense a reçu un avis positif du SPF Santé publique. Les masques ne représentent aucun danger pour la santé ou l’environnement.
Je me demande pourquoi Creamoda attaque la Défense. En effet, des firmes belges qui vendent des masques ont reçu exactement le même traitement et on en n’entend pas parler.
Quand vous sortirez de la commission, je vous invite à aller dans les grandes surfaces et les pharmacies, à regarder les masques mis en vente, la plupart d’ailleurs pour plus de six euros, et à demander à Creamoda pourquoi on ne les entend pas sur ces masques en vente libre chez nous. Cela étant, c’est une bonne chose qu’ils soient en vente libre car si c’est le même procédé que celui utilisé, à savoir SILVADUR, le SPF Santé l’a validé. Je pense qu’il est également important de le rappeler.
Les contrôles effectués par le laboratoire de la Défense et par le laboratoire indépendant en Belgique ont porté sur la capacité de filtration et la perméabilité à l’air. Ils ont été réalisés selon la méthodologie prévue à cet effet. La qualité de ces masques a convaincu les trois associations de pharmaciens auxquelles ils ont été soumis.
En conclusion, je crois avoir été assez clair sur le sujet. Je reste disponible pour répondre à vos questions.
Les masques sont de bonne qualité, et ce n’est pas la Défense qui le dit, c’est un laboratoire indépendant qui le dit. Le laboratoire de la Défense l’a par ailleurs vérifié. Pour attester de cette bonne qualité, nous nous basons sur les critères imposés par le Bureau de normalisation, indépendamment de la Défense. Les contrôles ont eu lieu.
Par rapport à ces éléments antibactériens, le SPF Santé nous a informés par un courrier officiel que ces masques sont conformes et peuvent être mis sur le marché. Je le répète, allez vous promener dans les pharmacies et les grandes surfaces et vous verrez que de nombreux masques ont été soumis à ce procédé. Je suppose que nous aurons une réaction par rapport à cela.